104
André GIROUX (1801-1879)
Maison brûlée à Joui, France, vers 1855
Épreuve d'époque sur papier salé.
Signature "Giroux" par un timbre sec en creux en bas au centre. Inscription du titre et "20" à la mine de plomb au dos de l'épreuve.
27,3 x 20,5 cm.
Une forte intensité se dégage de cette image. On ressent le drame vécu en ce lieu, accentué par la présence de l'homme assis devant les ruines de la maison. Cette atmosphère est amplifiée par l'exceptionnelle densité des tonalités de l'épreuve.

Adjugé 52 000 € / 65 062 € frais compris

105
André GIROUX (1801-1879)
Tanneries près Clermont, Auvergne, vers 1855
Épreuve d'époque sur papier salé.
Signature à l'encre "photographié par André Giroux", en abrégé.
Timbre sec en creux au bas de l'épreuve. Inscription "53" et titre à la mine de plomb au dos de l'épreuve.
21,5 x 27,8 cm.

Adjugé 12 000 € / 15 014 € frais compris

108
André GIROUX (1801-1879)
Arbres penchés devant une propriété, sud-est de la France, vers 1855
Épreuve d'époque sur papier salé.
Signature "Giroux" par un timbre sec en creux en bas au centre. Inscription "47" à la mine de plomb au dos de l'épreuve.
21,3 x 27,5 cm.

Adjugé 7 000 € / 8 758 € frais compris

109
André GIROUX (1801-1879)
Groupe d'arbres et bâtiments au bord de l'eau, France, vers 1855
Épreuve d'époque sur papier salé.
Signature "Giroux" par un timbre sec en creux en bas à droite.
27,7 x 21,6 cm.

Adjugé 6 000 € / 7 505 € frais compris

110
André GIROUX (1801-1879)
Maison de pierre au bord d'un torrent, sud-est de la France, vers 1855
Épreuve d'époque sur papier salé.
Signature "Giroux" par un timbre sec en creux en bas au centre. Filigrane du papier en bas à droite de l'épreuve. Inscription "34" à la mine de plomb au dos de l'épreuve.
27,5 x 21,3 cm.

Adjugé 30 000 € / 37 536 € frais compris

111
André GIROUX (1801-1879)
[Arbre penché et peupliers au bord d'une rivière, France, vers 1855
Épreuve d'époque sur papier salé.
27,5 x 21,6 cm.

Adjugé 9 500 € / 11 886 € frais compris

117
André GIROUX (1801-1879)
Maison de village, France, vers 1855
Épreuve d'époque sur papier salé.
Signature "Giroux" par un timbre sec en creux en bas à droite. Inscription "1" à la mine de plomb au dos de l'épreuve.
21,6 x28,1 cm.
Au premier plan, l'appenti au mur blanc, recouvert de tuiles canal, contraste avec la maison au toit de chaume et mur de pisé, sur laquelle il s'adosse.

Adjugé 32 000 € / 40 038 € frais compris

120
André GIROUX (1801-1879)
Maison à la croix épi en fer sur le faîtage, Auvergne, vers 1855
Épreuve d'époque sur papier salé.
Signature "Giroux" par un timbre sec en creux en bas à droite de l'épreuve. Inscription "56" à la mine de plomb au dos de l'épreuve.
27,5 x 21,7 cm.
La croix épi sur le faîtage des maisons rurales est caractéristique de l'Auvergne et particulièrement du Cantal. C'est l'un des thèmes traditionnels, signe fort de protection dans cette région.

Littérature : "André Giroux". 2004. Reproduction page 176 et 187, sous le titre "hangar au bout du chemin / barn at the end of the lane".
Collection : Wertheimer Foundation.

Adjugé 9 000 € / 11 260 € frais compris

121
André GIROUX (1801-1879)
Masure au toit de chaume, Centre de la France, vers 1855
Épreuve d'époque sur papier salé albuminé.
Signature "Giroux" par un timbre sec en creux. Inscription "6" à la mine de plomb au dos de l'épreuve.
27,5 x 21,5 cm.
Étonnante composition dans laquelle la lumière du soleil donne vie à cette étrange maison délabrée, qui semble pourtant habitée, comme en témoigne le fantomatique drap blanc séchant sur des branches.

Littérature : "André Giroux". 2004. Page 100 : une huile sur toile de l'artiste "The woodcutter's cottage", présente le même type d'ambiance et d'architecture (toit de chaume et murs en pisé).

Adjugé 6 000 € / 7 507 € frais compris

124
André GIROUX (1801-1879)
Bord de rivière, France, vers 1855
Épreuve d'époque sur papier salé.
Signature "Giroux" par un timbre sec en creux à l'angle inférieur droit. Inscription "31" à la mine de plomb au dos de l'épreuve.
21,7 x 27,7 cm.

Littérature : "André Giroux". 2004. Reproduction P5 page 184, sous le titre "bord de rivière (river's edge)".
Collection : musée d'Orsay (PHO 1985 354) " sous le titre "Paysage".

Adjugé 10 000 € / 12 512 € frais compris

125
André GIROUX (1801-1879)
Cascade et torrent, France, vers 1855
Épreuve d'époque sur papier salé.
27,5 x 21,3 cm.

Adjugé 15 000 € / 18 768 € frais compris

126
André GIROUX (1801-1879)
Hameau dans la montagne au bord d'une rivière, France vers 1855
Épreuve d'époque sur papier salé.
Signature "Giroux" par un timbre sec en creux. Inscription à la mine de plomb au dos de l'épreuve.
21,8 x 27,7 cm.

Adjugé 5 000 € / 6 256 € frais compris

127
André GIROUX (1801-1879)
Le pont de Seychalles (ou Seychal) sur la Durolle, Thiers, Puy de Dôme, vers
1855
Épreuve d'époque sur papier salé.
Signature "Giroux" par un timbre sec en creux en bas à gauche. Inscription "9" à la mine de plomb au dos de l'épreuve.
21,8 x 27,8 cm.
À gauche de l'image on remarque les lavandières au lavoir sur la rivière Durolle et les anciennes fabriques qui ne sont plus en activité.

Adjugé 15 000 € / 18 768 € frais compris

Peintre reconnu dès l'âge de 18 ans, prix de Rome en 1825, André Giroux voyage tout au long de sa vie à la recherche de paysages pittoresques.

Dans les années 1850, seule décennie connue de son travail photographique, l'effet artistique de ses épreuves a surpris ses contemporains. Son talent de composition et sa sensibilité, ainsi que ses interventions dans les négatifs (peinture et retouche) font de ses épreuves des œuvres intemporelles.

On ne connaissait guère plus de 60 photographies d'André Giroux.
Aussi, la découverte de 25 épreuves, présentées à la vente le 13 décembre 2013, constitue un événement majeur pour l'histoire de la photographie.

Repères biographiques et historiques

                  

            1801 :  Naissance le 30 avril à Paris.

            1819 :  Exposition de ses œuvres au Salon de Paris.

            1821 :  Admission à l'école des Beaux Arts.

            1825 :  Prix de Rome dans la section de paysage historique.
Il devient alors pensionnaire du roi à Rome, à la Villa Médicis et réalise de nombreuses œuvres de la campagne italienne.

   1827-1874 : Exposition de ses œuvres aux Salons à Paris (participation à une vingtaine de Salons).

   1829-1833 : Louis Daguerre présente dans son Diorama à Paris une vue de Thiers (pont Saint-Jean et étendoirs à papier qui surplombent les fabriques), qui eut un immense succès. L'Auvergne est alors à la mode romantique parmi les peintres et dessinateurs qui recherchent le pittoresque. Cette vue sera publiée en lithographie et constitue la planche 120 de l'Auvergne et le Velay des " Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France", sous la direction d'Isidore Taylor et Charles Nodier.

            1837 :  Chevalier de la légion d'Honneur, le 9 août.

            1838 :  Alphonse Giroux père réalise la chambre photographique de Louis Daguerre.
La même année, il laisse à ses deux fils sa maison de commerce célèbre à l'époque pour ses ateliers de restauration et vente de tableaux, de tabletterie et d'ébénisterie d'art. Alphonse Gustave devint alors le gérant de l'entreprise et André Giroux, associé commanditaire de son frère, prendra le titre de conseiller artistique.

       1839 :   La maison Alphonse Giroux et Cie, rue du Coq-Saint-Honoré 7, "où se fabriquent les Appareils", édite "l'Historique et description des procédés du daguerréotype et du Diorama, par Daguerre". Les appareils sont également vendus par Giroux et Cie.

   1850-1857 : Seule période qui révèle le travail de photographe d'André Giroux. Il revisite les sites et les sujets qui, dans les années 1830-1850, l'ont inspiré pour ses dessins et peintures : le Dauphiné, les Alpes, l'Auvergne, les sites de fabriques au bord de l'eau, les environs de Paris dont l'Isle-Adam, la Seine et Marne dont Nemours et Fontainebleau. On ne connaît toutefois guère plus de 80 épreuves de son œuvre photographique, incluant les dernières découvertes.
La qualité des épreuves, qui sont parvenues jusqu'à nous, atteste de sa maîtrise technique et de son art si particulier ; perfection de la composition, ciels travaillés dans les négatifs, qualité exceptionnelle des épreuves.

Dans les années 1850, encouragés par les nouvelles techniques du négatif papier, collodion et négatif-verre, de nombreux photographes parcourent la France à la recherche de paysages pittoresques, démarche partagée par André Giroux. L'Auvergne est en particulier très visitée : Gustave Le Gray (Moulins en Auvergne, 1850) ; Édouard Baldus (Le creux d'enfer à Thiers et Village de Murols, 1854 - maisons aux toits de chaume) ; Fortuné-Joseph Petiot-Groffier (Papeteries en Auvergne 1854) ; Fortuné-Joseph Petiot-Groffier et Edouard Baldus (Torrent et moulins en Auvergne 1854)…

   1855-1858 : Le travail photographique d'André Giroux est plusieurs fois cité et primé.
Le critique d'art Ernest Lacan est le premier à parler de son œuvre photographique ; "Lorsque cet artiste fit connaître il y a deux ans environ, ses premières épreuves, elles inspirèrent un vif étonnement. La beauté des ciels, la transparence des eaux, l'aspect général si différent de tout ce que l'on avait vu jusque-là firent croire à un procédé nouveau et plus parfait que tous les autres.
Mais bientôt on eut le mot de cette énigme : on reconnut que les paysages de M. Giroux étaient habilement retouchés sur le cliché même ; que les nuages étaient dessinés à la main et que le talent du peintre était pour beaucoup dans l'effet extraordinaire de ces épreuves".

 

 

Expositions d'œuvres photographiques

1856 :   Édimbourg : Paysage d'Auvergne.

1857 :   Exposition II, de la Société Française de Photographie : 7 vues prises dans les Bouches-du-Rhône, Aveyron et Lozère.

1870 :   Exposition IX, de la SFP : présentation de 11 vues réalisées dans les années 1850 en Auvergne, Aveyron, Isère, Lozère, Rhône, Seine et Oise.

 

Collections

D'éminents artistes et photographes conservaient des photographies d'André Giroux, dont Fortuné-Joseph Petiot-Groffier (1788 -1855) et le peintre prix de Rome, Romain Étienne Gabriel Prieur (1806-1879).

Une quinzaine d'institutions françaises et étrangères conservent, au total, une trentaine d'épreuves de l'artiste.
Autant d'épreuves seraient dans des collections privés.

La découverte des 25 épreuves présentées à la vente le 13 décembre 2013 constitue un événement majeur pour l'histoire de la photographie.

 

Bibliographie

"Primitifs de la photographie, le calotype en France 1843-1860" par S. Aubenas, M. Durand, P-L. Roubert, N. Le Guern et M. Frizot, Paris, Gallimard-BnF, 2010, page 280.

"André Giroux 1801-1879" introduction par V. Pomerède, essais par A. D. Grishin et D. Canguilhem, London, Wertheimer Foundation, 2004.
Voir catalogue et bibliographie pages 175 à 192.

"Jouets de Princes 1770-1870" Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau, catalogue d'exposition du 16 octobre 2011 - 28 janvier 2002, Paris, RMN, 2001.

"Une passion française, photographies de la collection Roger Thérond" préface de P. Apraxine, catalogue par A. de Mondenard, Paris, MEP, 1999, pages 136 et 326.

"Nouvelle histoire de la photographie" par Michel Frizot, Paris, Adam Biro, 1995, page 154. «À côté de la topographie proprement dite, les Études de nature, déjà chères aux calotypistes, alimentent le marché des épreuves destinées aux artistes et amateurs. Louis Robert et Alphonse de Brébisson prolongent le genre dans les années 1860-1870, tandis que le peintre André Giroux (1801-1879) expose et vend ses paysages réalistes fortement retouchés, aux ciels tourmentés, au moins jusqu’en 1858. »

"The Art of French Calotype" par A. Jammes et E. Parry Janis, Princeton University Press, 1983, pages 183-185.

"The era of the french calotype", International Museum of Photography at George Eastman House, 1982, planche 141 page 40.

"Les ébénistes du XIXe siècle 1795-1889, leurs œuvres et leurs marques" par Denis Ledoux-Lebard, Paris, Les Éditions de l'Amateur, 1965, page 223.

 

Remarques sur la qualité des épreuves

Les épreuves d'André Giroux se distinguent par la qualité  exceptionnelle de leurs tonalités.
Elles sont présentées dans l’état où elles ont été découvertes et n’ont subi ni dépoussiérage, ni restauration.
Elles ont été tirées à l’époque par le photographe d'après des négatifs papier. Certaines ont été albuminées et virées à l'or.
Quelques épreuves présentent les défauts que l'on rencontre dans les tirages du XIXe : légères traces chimiques, traces de jaunissement et légères altérations sur le pourtour. Ces défauts ne nuisent en rien à la qualité des images ; les plus visibles sont décrits dans les notices.


Yves DI MARIA
Expert en photographies.

ENGLISH VERSION

Remonter